Le Télégramme – Publié le 12 mars 2015 – Dans notre édition du 14 février, nous évoquions l’aventure de Maëline, Romain et Ewen, trois jeunes surfeurs douarnenistes partis quinze jours se frotter aux vagues mythiques de Lanzarote. Les voici de retour, des étoiles plein les yeux.
Ils ont passé quinze jours ensemble, dans une villa à Lanzarote, aux Canaries, au bord de la plage d’El Quemao, version européenne des mythiques spots hawaïens. Et leurs yeux s’illuminent quand ils se remémorent les vagues, les fameux tubes qui se forment sur le reef, le fond rocheux des plages de cette île volcanique.
Trois jours pour atterrir
Maëline a 16 ans ; Ewen et Romain n’ont que 11 ans. Tous trois ont débuté le surf il y a un an et demi avec l’école de Stéphane Herjean, la Breizh Road Surfing. Ce dernier a tenu à faire partager à ses trois jeunes élèves assidus ce « Surf trip » qu’il devait lui-même effectuer avec trois amis surfeurs expérimentés. Une fois les parents acquis à l’idée et l’argent récolté pour aider à financer le séjour, ils se sont envolés ensemble pour toutes les vacances de février. Pour Ewen et Romain, c’était une grande première. Ils n’avaient jamais pris l’avion, jamais voyagé sans leurs parents. Ils ne s’en cachent pas, les trois premiers jours, il y a eu des coups de cafard. Surtout quand Ewen a eu une inflammation de l’oeil. Trois jours. C’est le temps qu’il aura fallu au petit groupe pour s’immerger à fond dans l’aventure, dont ils ont ramené des souvenirs époustouflants.
Les vagues qui grondent la nuit…
Ewen se souvient notamment de l’arrivée en avion, de nuit, avec les lumières et les palmiers. « Et des jours où les vagues étaient trop grosses, quand on a fait du cerf-volant, de la plongée en apnée, de la course à pied, du tourisme… ». Et ce jour où, sur le flan d’un volcan, la voiture a reculé toute seule dans la pente… Ewen rigole en racontant qu’ils se sont aperçus « seulement au bout d’une semaine qu’il y avait un lave-vaisselle dans la maison ! ».
Romain, vite surnommé « Jean-Michel » pour son intérêt pour la météo, rêve de devenir pompier. Lui, il a été marqué par la vision de ce ballet d’hélicos au-dessus de la mer pendant plusieurs jours pour retrouver un surfeur de 19 ans, hélas disparu. Il se rappelle aussi des vagues qui grondaient la nuit. « Parfois même, la maison tremblait ». Il a adoré surfer au coucher du soleil. « Le ciel était rouge, les tubes étaient sombres… ». Il a moins aimé retrouver son cahier de maths détrempé dans la valise au retour… C’est qu’à vouloir faire le clown, il était tombé dans la piscine tout habillé à quelques heures du départ !
Des vagues de « classe mondiale »
L’émotion majeure de Maëline, la body-boardeuse du trio, restera ce moment où elle s’est aventurée là où c’était un peu trop gros pour elle… « Je me suis retrouvée dans une zone d’impact de vagues de 2 m de haut, avec seulement un mètre de fond, sur de la roche, pas du sable… ». La jeune Bretonne aura réussi à braver ces vagues « de classe mondiale », au prix tout de même de quinze épines d’oursins dans le talon… Si bien qu’aujourd’hui, les vagues du Ris lui paraissent « insignifiantes ».
Se bagarrer pour aller dans les vagues
« Là-bas, on a eu l’impression de piétiner. En plus, il y avait plein de jeunes d’autres pays qui avaient un super-niveau. Il fallait se bagarrer pour aller dans les vagues. Mais depuis qu’on est rentrés, on s’est rendus compte qu’on a énormément progressé. On a pris confiance », résume Maëline qui, comme ses deux amis, a rapporté dans sa valise, tel un trophée, un caillou d’El Quémao. Mission accomplie pour la Breizh Road Surfing.
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